Robert bénéficie d'une période de paix relative qui lui permet de se consacrer à la mise en valeur de ses domaines. Il poursuit avec ses frères Nicolas et Guillaume le déboisement et la mise en culture de vastes terres de la forêt de Fécamp : le rôle de l’Échiquier de 1180 lui attribue près de 2300 hectares, où il installe des hôtes à mesure des défrichements. Selon le même rôle, il contrôle à Fécamp les prés royaux, les salines, le four, et la « salle »⁴⁶² de représentation publique, ou aula, du palais ducal, où sont reçus hommages et doléances, et la justice parfois rendue. Robert semble donc remplir à Fécamp les fonctions d’un gouverneur. Il fait don à l'abbaye de Valmont de 40 livrées de terres de l’honneur de Bec-de-Mortagne⁴⁶³, que Guillaume de Mortagne tenait encore en 1172⁴⁶⁴. Comme les habitants de ce village doivent un service de guet aux fortifications de Fécamp à l’égal des vassaux de l’abbaye⁴⁶⁵, on peut supposer que Robert s’est vu attribuer la seigneurie héréditaire en relation avec ses responsabilités dans la cité des ducs.

(T. 1, p. 120-121)


462. Vincent MOSS (éd.), Pipe Rolls of the Exchequer of Normandy for the Reign of Henri II, 1180 and 1184, Londres, Pipe Roll Society, 2004, p. 48. ‘Robertus de Stoteuill' habet prata regis de Fiscanno et salinas et furnum et salam. Idem habet MMMM acras et iiij acras et dim. terre de terris foreste de Fiscanno.’
463. Nicholas VINCENT (éd.), The Letters and Charters of Henry II, King of England 1154–1189, Oxford, 2020, t. 5, n° 2722. ‘In honore Becci de Moretania’. Après 1177.
464. RBE-2, p. 632.
465. Léon FALLUE, Histoire de la ville et de l'abbaye de Fécamp, Rouen, 1841, p. 241, cf. des lettres de Charles VI à l’abbé de Fécamp en 1383, confirmant que, pour la raison évoquée, les habitants de Bec-de-Mortagne ne sont pas tenus de monter la garde à la forteresse de Valmont.