Portrait de Jean de Bourbon, comte de Soissons et d'Enghien

 

Portrait de Jean de Bourbon, comte de Soissons et d'Enghien

Premier mari († 1557) de
Marie de Bourbon.
Anonyme, XVI
ème siècle. Huile sur bois.
Château de Versailles (inv. MV 3186). Base
Collecta.

 

Jean IV d’Estouteville...
Le 3 février 1555/6, le roi Henri II mande Adrienne et sa fille à Paris, pour préparer le mariage de la seconde à Jean de Bourbon
2412, comte de Soissons et d'Enghien, cousin germain de Marie et son aîné de onze ans. Les tractations qui se poursuivent dans l’année2413 voient bientôt leur conclusion : le 14 juin 1557, le souverain ratifie le traité de mariage par lequel le comte s'engage, dans des termes similaires à ceux du contrat de 1534/5 (ch. 29), à prendre le cri et les pleines armes de la maison d'Estouteville, en écartelure avec celles qu'il porte de son chef. Il se ‘nommera et appellera Jehan de Touteuille, duc de Touteuille’, et s'il a ‘deux ou plusieurs enfans masles, le second sera tenu porter le nom, cry et plaines armes de ladite maison de Touteuille sans aucune escarteleure’ ; s'ils n'ont que des filles, c’est le mari de l'aînée qui sera tenu de porter les mêmes attributs, en écartelure seulement s’il est un prince du sang2414.

Bataille de Saint-Quentin
Quelques semaines après ses noces, le comte et duc doit rejoindre l'armée : les Espagnols mettent le siège devant Saint-Quentin
2415, sur la route de Paris, alors que le gros des forces d'Henri II se trouve en Italie. Le connétable de Montmorency prend la tête d’un secours, attaqué le 10 août par les troupes d’Emmanuel-Philibert de Savoie. Les Français en sous-nombre sont écrasés et perdent plusieurs milliers d’hommes dans la bataille, dont d'Enghien. François de Rabutin, gentilhomme de la compagnie du duc de Nevers, témoigne :

Entre autres hommes de renom, y fut tué ce tant estimé prince, et tant plainct pour les vertus qui reluisoient en luy, Jean de Bourbon, duc d'Anguien, lequel, après s'estre r'allié et r'assemblé avecques quelques troupes françoises, combattit tant et si longuement, qu'il fut rué par terre, avec un coup de pistolet à travers le corps, et depuis relevé et emporté au camp des ennemis, où il survesquit peu de temps ensuyvant.

Sa dépouille, renvoyée avec les honneurs par le duc de Savoie, est d'abord déposée au château de la Fère2416, puis le troisième duc d'Estouteville est inhumé à l’abbaye de Valmont, le 7 avril 15582417.

(T. 2 à paraître)


2412. ICG, n° 27.
2413. Lettres d’Henri II des 26 mars, 9 mai et 9 juin 1556, adressées à sa cousine la duchesse d’Estouteville. Ibid., n° 28-30.
2414. BnF, ms fr 5121, f° 314v-322r.
2415. Sous-préfecture de l’Aisne. Le château des Vendôme à la Fère est situé à une vingtaine de kilomètres au sud.
2416. François de RABUTIN, Charles GAILLY de TAURINES (éd.), Commentaires des guerres en la Gaule belgique (1551-1559), t. 2, Paris, 1944, p. 125.
2417. HMEN, p. 614.

 
 

>>>>> Autre portrait de Jean de Bourbon. École de Corneille de Lyon, milieu du XVIème siècle. Huile sur bois. Musée du Louvre (inv. RF 357).