Église anciennement prieurale St-Thomas-de-Cantorbéry

 

Église anciennement prieurale d'Étoutteville

Reconstruction du XVIII
ème siècle. 2017.

 

Robert fonde en 1116132 un prieuré clunisien à Étoutteville, placé sous la dépendance du prieuré Saint-Pancrace que Guillaume Ier de Varenne, le père de Renaud, vient de fonder à Lewes133. Dans la seconde édition des Églises de l’arrondissement d’Yvetot, l'abbé Cochet publie l'analyse effectuée par Léopold Delisle de pièces non datées relatives au prieuré d'Étoutteville :

Robert d'Estouteville, Eremburge134 sa femme, Robert son fils, Nicolas, Jean, Osmond, Guillaume et Roger, donnent à Saint-Pancrace (de Lewes) : Ecclesiam de Stutevilla, decimam de Belintot, deciman de Daneschavilla135.

C’est à dire le patronat de l'église d'Étoutteville, la dîme de Belintot136 et la dîme de Danesqueville. Daneschavilla, ou le domaine du Danois, appelé aujourd’hui Necqueville, est un hameau d’Hautot[-Saint-Sulpice], commune limitrophe d'Étoutteville. On trouvait encore la dénomination ‘Danesquevillam’ en 1257137 ; Necqueville en est la déglutination. Gabriel de la Morandière n'évoque pas ce document, sans doute parce que la fratrie décrite n'est pas celle reconnue par les généalogies du XIXème siècle. La terre de Danesqueville lui est en outre probablement inconnue. L'archive est cependant corroborée : le toponyme Necqueville subsiste, Hautot[-Saint-Sulpice] relève bien d’Étoutteville vers 1210 (ci-après), et la composition de la fratrie, principalement installée en Angleterre, est confirmée par les documents anglais (ci-après).

(T. 1, p. 49-50)


132. Gabriel de la Morandière date cette fondation d'après l'épitaphe de Nicolas qui mentionne, par une confusion de la fin du XVème siècle, qu'il fonde l'abbaye de Valmont en 1116 (HMEN, p. 52 ; détails au ch. 4). Jean Fournée valide 1116 sans donner sa source (Jean FOURNÉE, Les lieux de culte de saint Thomas Becket en Normandie, dans les Annales de Normandie, 45ème année, n° 4, Caen, 1995, p. 379). Le père Anselme précise qu'il tient 1116 de ‘la petite chronique de S. Vandrille’ (HGF-8, p. 88).
133. DMA-5, p. 11-13. Sussex de l’Est, chef-lieu de district.
134. Elle est encore nommée en tant que mère de Robert III d’E.-Cottingham (note 1067) et de Jean I
er d’E.-Newbold (note 161). Au XIXème siècle, elle est dite par erreur la fille d'Hugues fitz Baldric, dans une tentative d'expliquer l'entrée du fief de Skipwith (Yorkshire du Nord, d. Selby) dans le patrimoine des Stuteville : voir note 147.
135. EAY-2, p. 282n, cf. AN, copies de chartes dans le registre J 64. Une cote antérieure à la constitution de la série JJ entre 1852 et 1854. Je n’ai pas retrouvé ces documents. L’historien Léopold Delisle est l’éditeur scientifique d’un grand nombre d’ouvrages qui font toujours référence.
136. Non identifié. Peut-être un toponyme disparu. Belin-tot, le lieu des moutons.
137. DT76-2, p. 712.