Jeanne est inhumée dans le chur de labbatiale dHambye, nécropole des Paynel, où Charles de Gerville a vu sa tombe vers 1810 : Le tombeau de Jeanne Painel, femme de Louis dEstouteville, est au milieu du chur. Il est recouvert dune fort grande pierre plate, en carreau de Caen. Cette pierre est unie, et lon y remarque une épitaphe de cette femme, écrite circulairement en caractères gothiques, faciles à lire.
Il ne relève pas cette épitaphe et la tombe disparaît. Elle est retrouvée dans les années 1930, par fragments successifs, dans les ruines du moulin de labbaye où elle servait de seuil. Lun deux constitue environ un tiers de la dalle funéraire ; un autre, découvert en juin 1939, lidentifie comme étant celle de Jeane Painel282. Lensemble, alors en sept morceaux, recompose un peu moins de la moitié de la pierre tombale. Le fragment principal inclut langle inférieur gauche, qui montre un blason découpé en parti : au 1, burelé de 10 pièces au lion brochant ; au 2, un quintefeuille dotelles surmontant une figure indistincte283. On lit sur ce fragment :
La dame dEstouteville et entre autres dApilly est donc décédée au Mont-Saint-Michel, dont Louis était le capitaine, en décembre 1437285. (T. 2 à paraître) 282. HHCA, p. 423-426. 283. Clichés de 1933 : Léon Sarot, AD50, 9 Fi 2476 ; J. Besnard, HHCA, p. 424. Le fragment principal est aujourdhui brisé aux deux tiers de sa longueur, perpendiculairement au bord ; langle armorié, présent sur les photographies de 1933, aussi brisé, semble avoir disparu (clichés de l'exposition Pierres de lumière à labbaye dHambye en 2012). 284. On lit en outre de [g]ace sur un morceau constituant langle inférieur droit, blasonné dun parti : le 1 montre la moitié inférieure dun lion brochant sur un burelé ; le 2, presque effacé, semble figurer un autre lion sur un fond uni, peut-être pour Bricquebec. Un éclat est brisé des deux côtés autour de sept lettres : melle Ra, pour le Mesle-Raoul, ou Merlerault, hérité de Jeanne de la Champagne, avec Gacé et Apilly. Selon la disposition du texte, ces trois terres terminent l'énumération des fiefs de Jeanne Paynel, dont il manque les premiers, ceux de la succession des Paynel, qui devaient être listés sur le côté droit de la pierre. 285. La date de décembre 1437 sans le jour est recoupée par le nécrologe de labbaye de la Lucerne. BnF, ms fr 4902, f° 295v (référence fournie par Nicolas Katarzynski). La Lucerne-dOutremer, Manche, a. Avranches, c. Bréhal. Selon cet obituaire, Louis est mort en août 1464 (f° 293r) et leur fils Michel en décembre 1469 (f° 295v). |