Cathédrale Saint-Pierre de Lisieux
4ème travée du chur et 1ère travée du rond-point (XIIIème s.). 2019.
Lieu de sépulture de Guillaume d'Estouteville, évêque de Lisieux (1382-1415).
Guillaume meurt à Courtonne le 10 janvier 1414/5, âgé de 70 ans1105, et est inhumé selon ses vux1106 dans la cathédrale Saint-Pierre de Lisieux, dans la quatrième travée du chur, déambulatoire nord, du côté de lautel, sous un mausolée surmonté d'un gisant, tous deux de marbre blanc1107. Aux dires de la Gallia christiana, le monument est détruit en 1562 par les huguenots lors du saccage de l'église1108. Ils mutilent sans doute la statue, mais la tombe demeure, pour être déplacée en 1689, réduite en taille, dans la travée du dessus, lors de travaux de rénovation menés par l'évêque Léonor de Matignon, un descendant d'Adrienne d'Estouteville.
En 1723, selon les registres du chapitre à la date du 27 août, des frais sont engagés pour réinstaller le monument, près l'autel de sainte Cécile, dans la muraille du côté de l'évêché, laquelle, pour cet effet, sera peu creusée ; cest à dire au fond du collatéral du croisillon nord. Le 26 juin suivant, la fabrique a payé à Jacques Fougé 22 sous, pour avoir peint le mausolée de Mgr d'Estouteville, qui a été transporté du chur devant Sainte-Cécile1110. Le tombeau finalement disparaît, on ignore quand.
Cependant, le caveau de lévêque, à son emplacement dorigine, na pas été comblé. Il est redécouvert le 4 août 1874, quatre siècles et demi après l'inhumation de son hôte, par larchéologue Augustin Delaporte, pendant des travaux de restauration du chur. Mesurant 2 mètres de longueur, 0,88 de largeur, sur 1,60 de hauteur, une dalle de pierre le recouvre aux deux tiers, des pieds à la poitrine du défunt. On y pénêtre par cinq marches abruptes. Les trois barres de fer évoquées en 1689 sont scellées aux parois, à 0,5 m du fond du caveau. Delaporte y trouve plus de deux cents morceaux de marbre de plusieurs nuances1112, les fragments de bois épais d'un cercueil et la plus grande partie d'un squelette. Il lit deux fois la mention Tombeau de M. d'Estouteville, ouvert en l'an 1689, grossièrement tracée à la pierre noire sur les murs. Plusieurs moellons portent encore des traces de dessins et ornements dorés sur fond bleu. Il distingue une inscription gothique dans laquelle il reconnaît le mot Estouteville. Le caveau est bientôt refermé sur son contenu : complètement dissimulé sous le pavage, il abrite toujours les restes de lévêque Guillaume1113. |
Le même endroit un siècle plus tôt.
Cliché publié par Victor Hardy en 1917.
Fond du collatéral du croisillon nord, emplacement du mausolée à partir de 1723 (le mur a été refait en 1869).