Crosse d'abbesse de Maubuisson

 

Pierre tumulaire de Robert V d'Estouteville et Marguerite de Hotot (vers 1330)Crosse d'abbesse de Maubuisson

La volute, en argent et cristal de roche, date du XIII
ème siècle. La hampe est refaite à
la fin du XV
ème ou au début du XVIème. Musée Lambinet de Versailles. POP.
Catherine d'Estouteville est abbesse de Notre-Dame-la-Royale pendant près d'un demi-siècle.

 

Elle est religieuse à Notre-Dame-la-Royale de Maubuisson70 en février 1395/6, quand son père lui lègue par testament 50 livres de rente (ci-avant). Élue abbesse de cette importante abbaye cistercienne et nécropole royale en 1406, contestée par sa cousine Luce de Montmorency, elle n’est confirmée qu’en 141071, pour le rester durant près de cinquante ans, jusqu'à sa mort, le 29 janvier 1456/772. Sous son mandat, la région essuie tour à tour les assauts des troupes anglaises et françaises. Charles VII notamment, assiégeant Pontoise en 1441, établit ses quartiers à Maubuisson. Le monastère cependant subit moins de dommages que ses homologues des environs.

(T. 2 à paraître)


70. À Saint-Ouen-l’Aumône, Val-d’Oise, a. Pontoise, chef-lieu de canton.
71. GC-7, c. 933. Nicolas de BAYE, Alexandre TUETEY (éd.), Journal de Nicolas de Baye, greffier du parlement de Paris, 1400-1417, t. 2, Paris, 1888, p. 298. Elles sont déclarées et ont reconnu toutes deux être incontinentes, s’adonner aux plaisirs de la chair, ce qui conduit la Cour à s’en remettre aux religieuses de Maubuisson et à l’abbé de Cîteaux. ‘xxvj aprilis [1410], in contempcione pendente in Curia inter Luciam de Montemoranciaci ex una parte, conquerentem, et Katherinam d'Estouteville, ex alia, defensatrice, quia utraque incontinens dicebatur, et se fatebatur utraque, dictum fuit statum neutri adjudicandum, sed rem contenciosam gubernari per aliquas probas conventus de Malodumo, de qua abbacia contendebatur, quousque per abbatem Cisterciensem de sufficienti, secundum religionis regulas, provisum fuisset.’ On imagine que chacune a produit des témoignages contre l’autre, les contraignant à des aveux. L’abbé de Cîteaux, faute de se voir proposer une candidate plus conforme aux canons de la religion, va trancher en faveur de Catherine.
72. GC-7, c. 933.