En 1356, les troupes du Prince Noir ravagent le Sud-Ouest. Le roi Jean II le Bon, qui tente de les arrêter, est capturé le 19 septembre à lissue de la bataille de Poitiers, ainsi que le relate Pierre Cochon : Et faisoit le roy tant de fait d'armes qu'il abbatoit hommez et chevax que c'estoit merueillez et ne se voulloit rendre, et toute fois fu tant auironne d'Englois qu'il fut pris par forche, et son frere avec lui Philippe de Bourgogne1425. Et y mourut a cel assaut de bonz cheualliers de France et de Normandie, et y mourut mons de Torchi1426 au frain1427 du roy. Et c'est le commenchement des dis enfanz de Torchi, et demoura a la mere du dit chlr ix filz dont l'ainsne n'auoit pas xij anz1428. Et le duc Charles les ama tant comme il vesqui, et quant il fu roy apres son pere il les auancha ainsi comme chascun vit en ce temps1429.
Le sire de Torcy tombe lors de ce qui constitue, dans limaginaire collectif de son époque au moins celui de la classe dominante , un des épisodes les plus traumatisants de la guerre de Cent Ans : la capture du roi, en tentant de sy opposer en quelque sorte. Ses enfants vont en conséquence largement bénéficier de la faveur du souverain, puis de son fils Charles V, comme le souligne Cochon. (T. 1, p. 323-324) 1425. Le plus jeune fils du roi, âgé de 14 ans, futur Philippe le Hardi duc de Bourgogne. 1426. Son fils Jeannet rappelle, dans lacte de fondation de la collégiale de Charlemesnil en 1402, que son père trespassa en la bataille de Poitiers au moys de septembre. AD76, G 9404. Lettres de l'archevêque de Rouen Guillaume de Vienne contenant vidimus et approbation. Rouleau original. 1427. Frein, mors, partie de la bride quon met dans la bouche du cheval : il est sous les ordres directs du roi. 1428. Onze enfants avérés, dont neuf garçons (ci-après). Il est virtuellement impossible, à une époque de forte mortalité infantile, que laîné dune fratrie de onze enfants en vie ait 12 ans. De fait, Colard est adulte en 1361. 1429. BnF, ms fr 5391, f° 39v (xli v). Imp. Pierre COCHON, Charles de BEAUREPAIRE (éd.), Chronique normande de Pierre Cochon, Rouen, 1870, p. 89. |