Bataille de Poitiers d'Eugène Delacroix (1830)

 

Bataille de Poitiers d'Eugène Delacroix (1830)

Le roi Jean II le Bon et son plus jeune fils assaillis par les troupes anglaises.
Le 19 septembre 1356, le souverain est capturé ; Jean I
er d'E.-Torcy est tué.
Huile sur toile. Musée du Louvre (inv. RF 3153).

 

En 1356, les troupes du Prince Noir ravagent le Sud-Ouest. Le roi Jean II le Bon, qui tente de les arrêter, est capturé le 19 septembre à l’issue de la bataille de Poitiers, ainsi que le relate Pierre Cochon :

Et faisoit le roy tant de fait darmes quil abbatoit hommez et chevax que cestoit merueillez et ne se voulloit rendre, et toute fois fu tant auironne denglois quil fut pris par forche, et son frere avec lui Philippe de Bourgogne1425. Et y mourut a cel assaut de bonz cheualliers de France et de Normandie, et y mourut mons de Torchi1426 au frain1427 du roy. Et cest le commenchement des dis enfanz de Torchi, et demoura a la mere du dit chlr ix filz dont lainsne nauoit pas xij anz1428. Et le duc Charles les ama tant comme il vesqui, et quant il fu roy apres son pere il les auancha ainsi comme chascun vit en ce temps1429.

Le sire de Torcy tombe lors de ce qui constitue, dans l’imaginaire collectif de son époque — au moins celui de la classe dominante —, un des épisodes les plus traumatisants de la guerre de Cent Ans : la capture du roi, en tentant de s’y opposer en quelque sorte. Ses enfants vont en conséquence largement bénéficier de la faveur du souverain, puis de son fils Charles V, comme le souligne Cochon.

(T. 1, p. 323-324)


1425. Le plus jeune fils du roi, âgé de 14 ans, futur Philippe le Hardi duc de Bourgogne.
1426. Son fils Jeannet rappelle, dans l’acte de fondation de la collégiale de Charlemesnil en 1402, que son père ‘trespassa en la bataille de Poitiers au moys de septembre’.
AD76, G 9404. Lettres de l'archevêque de Rouen Guillaume de Vienne contenant vidimus et approbation. Rouleau original.
1427. Frein, mors, partie de la bride qu’on met dans la bouche du cheval : il est sous les ordres directs du roi.
1428. Onze enfants avérés, dont neuf garçons (ci-après). Il est virtuellement impossible, à une époque de forte mortalité infantile, que l’aîné d’une fratrie de onze enfants en vie ait 12 ans. De fait, Colard est adulte en 1361.
1429. BnF, ms fr 5391, f° 39v (xli v). Imp. Pierre COCHON, Charles de BEAUREPAIRE (éd.), Chronique normande de Pierre Cochon, Rouen, 1870, p. 89.