La châtellenie dÉtoutteville est décrite un siècle après lépoque de Robert II, vers 1210, par les Registres de Philippe Auguste : « Étoutteville, cinq fiefs et demi, que le seigneur tient en chef par un fief ». Sa mouvance se répartit dans deux secteurs principaux. 1° Étoutteville et alentours : Amfreville[-les-Champs] et son hameau Yémanville, les limitrophes Hautot[-Saint-Sulpice] et Ectot[-lès-Baons]. 2° Au fond de la vallée de Fécamp : Valmont, jouxtant Thiergeville et Angerville-la-Martel144. Les vastes retranchements castraux (plus de 2 hectares) du bois des Mottes subsistent à Étoutteville : une motte excentrée domine levées de terres et fossés formant les vestiges dune triple enceinte. Situés sur le tracé dune voie romaine, on peut supposer quils ont pour origine un oppidum gallo-romain. (T. 1, p. 51-52) 144. RHF-23, p. 642 K-643 A. Estotevilla, quinque feoda et dimidium, quae dominus tenebat per unum feodum de domino suo, quae sunt in manu domini regis. La seigneurie est alors dans la main du roi, confisquée, son ancien tenant étant anglais. Sa mouvance est située apud Hameauvillam et apud Aufrevillam, à Hotetot et Esquetot ; Henricus de Estotevilla [descendant de Robert II ; ch. 6] unum feodum apud Walemont et apud Tigervillam et apud Angervillam. Deux seigneurs tiennent des terres vassales dans les deux secteurs à la fois : Raoul Martel, dimidium feodum apud Angervillam et apud Heaumevillam, Angerville et Yémanville, et le sire de Tancarville, chambellan héréditaire de Normandie, à Étoutteville et Thiergeville : Camerarius de Tancarvilla, unum feodum apud Estotevillam et apud Tigervillam. Raoul Martel tient en outre du duc (puis du roi de France) un plein fief à Angerville, dont lenregistrement rappelle quil a aussi un demi-fief indirect situé en partie au même lieu : dimidium feodum, de feodo de Estotevilla, ibidem et apud Hamervillam (RHF-23, p. 643 B). Au fil des siècles, entre les deux puissantes maisons dont les terres voisinent, lantagonisme est certain (notes 79, 472 ; t. 2, ch. 24, 37...) |