Le blason de ce prélat grand bâtisseur est toujours visible sur nombre de monuments en France et en Italie. C’est un écartelé d'Estouteville et d'Harcourt, chargé d'un écusson aux armes des Bourbon, timbré du chapeau cardinalice : aux 1 et 4, burelé de gueules et d’argent de 10 pièces, au lion de sable brochant ; aux 2 et 3, de gueules à 2 fasces d’or ; sur le tout, d’azur à 3 lys d’or, à la cotice de gueules brochant. L’écu de sa grand-mère maternelle, Catherine de Bourbon, met en avant sa parenté avec le roi. Retenu à Rome par ses ambitions, le cardinal tentait de pallier son absence en d’autres lieux de sa responsabilité par les constructions, les dons innombrables d'objets du culte, la représentation multipliée de ses armoiries — ou le blason pensé comme substitut physique actif... À la fin des travaux du château de Gaillon, par exemple, une dizaine de girouettes peintes à ses armes étaient installées sur les tourelles et les lucarnes¹⁵¹, sans compter l’intérieur du bâtiment, sans nul doute généreusement pourvu lui aussi. Les clés de voûte de la nef de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne sont sculptées à son emblème, qu’on retrouve peint, véritable affiche publicitaire d’environ 1,70 mètre sur 1,50, sur le mur extérieur de la cathédrale de Suse¹⁵².

(T. 2 à paraître)


151. LARDIN, Gaillon, op. cit., p. 126.
152. Italie, Piémont, v. m. Turin. La ville relevait de l'évêché de Maurienne avant la création du diocèse de Suse au XVIII^ème siècle.

>>>>> BM Tours, ms 51.

>>>>> Bibliothèque Casanatense, ms 1906.