On le dit couramment mort en 1423. La Gallia christiana signale son testament de 1422, connaît le jour de son service anniversaire, le 14 octobre, mais pas l’année de son décès. Son successeur, Gilles de Duremort, favorable aux Anglais, apparaît en 1423, « avec un certain délai après la mort de son prédécesseur » — comprendre plusieurs mois —, et n’est toujours pas confirmé en mai 1424¹¹³⁶, dans une période de flottement liée à l’occupation. Le testament d’Estout étant daté du 12 octobre 1422 (ci-avant), la vraisemblance ne s’oppose pas, au contraire, à ce qu’il soit décédé un ou deux jours plus tard. Charles de Beaurepaire a vu des lettres de l’aumonier et du couvent adressées aux prieur et religieux absents, datées du 18 octobre 1422, annonçant la mort de l’abbé Estout, le 13 octobre précédent, et l’élection qui devait se faire de son successeur, le 6 novembre suivant¹¹³⁷. Il est inhumé selon ses vœux testamentaires en l’abbatiale Sainte-Trinité, sous une sépulture sans gisant¹¹³⁸, dans la huitième travée de la nef :

Je recommande mon ame a la benoite Trinite, a la vierge Marie, a mons. S^t Michiel l'archange et a tous sains et sainctes de la court glorieuse de paradis, et mon corps a la terre, lequel corps vueil estre enterre en l'eglise de Fescamp devant dicte, devant le lieu ou souloit estre et doit estre l'autel S^t Blaise.

Son obit était célébré ‘en musique, le 14 octobre, par reconnaissance’¹¹³⁹. Sa tombe a aujourd’hui disparu, mais une plaque de marbre, posée en 1870 à l’instigation de l’abbé Cochet¹¹⁴⁰, sur une colonne de la même travée, commémore le fondateur de la maîtrise et vingt-troisième abbé de Fécamp.

(T. 2 à paraître)


1136. GC-11, c. 212.
1137. Précis analytique des travaux de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen pendant l'année 1888-1889, Rouen, 1890, p. 475-476.
1138. GC-11, c. 212. ‘Sepultus est in navi ecclesia, humili sepultura contentus’, se contentant d’une sépulture basse.
1139. Statuts de la maîtrise au XVII^ème siècle. Charles de BEAUREPAIRE, BCA-11, p. 178.
1140. BCA-2, p. 128-129. Dans un encadrement de pierre du XVII^ème siècle, resté vide depuis la Révolution.